Le constat

Comme j'ai été affectée cette année en SEGPA, j'ai pu redécouvrir le blogs de collègues qui enseignent en élémentaire.

je vous ai listé ceux qui m'ont le plus servis sachant que la liste évoluera au fur et à mesure des années qui vont venir.

Pourquoi utiliser des fichiers élémentaires en SEGPA, tout simplement parce qu'on vous demande de travailler sur  des

thèmes collèges avec des élèves qui atteindront un niveau maximum de CM2 à la fin de la troisième. 

Ca semble peu, mais c'est déjà énorme compte tenu des difficultés d'apprentissage qu'ils peuvent rencontrer.

Ce sont donc des élèves à la fois frustrés de ne pas pouvoir suivre un cursus normal, et ayant une grande estime d'eux 

mêmes ou pas du tout d'estime. Parfois non lecteur ou incapable de réaliser une addition, souvent brisés par des redoublement, 

ils ont souvent vécu le syndrôme du fond de classe près du radiateur.

Il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'adolescents en pleine rébellion plus ou moins coopératifs selon le niveau. 

Généralement les classes ne sont pas surchargées. Un effectif de 17 élèves étant déjà énorme ! Tout le travail est à personnaliser

ce qui n'est pas toujours facile à faire en temps réèl.

Ces élèves qui viennent soient d'écoles élémentaires soit de CLIS sont réorientés en SEGPA afin d'obtenir un CFG ( équivalent

d'un Brevet des Collèges niveau Cycle 3). Ils valident les compétences du palier 2 en 4 ans, et se professionnalisent dès la 4 eme

par des stages en entreprise.

Dans le meilleur des cas, ils sont orientés en CAP ou Lycée professionnel. 

Ce que j'en pense ....

Personnellement, la gestion de classe a été le plus difficile. Il faut être ferme, sanctionner avec bienveillance. J'ai appris énormement

de choses avec mes p'tits SEGPA, notamment la patience, et la différenciation. J'ai appris aussi qu'ils pouvaient retourner une classe en

10 ninutes:). Le maître mot est  : différenciation - organisation - prévoir un tas de choses à faire.

J'ai pris conscience que de nombreux élèves s'y retrouvent aussi parce qu'ils viennent de milieux défavorisés. La prise en charge 

étant déficiente ou trop lourde à gérer du point de vue des familles , les enfants s'enfoncent malheureusement dans la dyslexie,

dyspraxie, violence, absences scolaire, sans bouée de secours. J'ai juste eu la chance de travailler dans des équipes soudées qui voient l

es élèves tels qu'ils sont dans leurglobalité et proposent la mise en place de differentes manières de les aider : prises en charge SESSAD,

passage en Internat, PASS ...

En bref, je vais clôturer mon année pleine de souvenirs en ne sachant pas du tout où je vais me retrouver l'an prochain.

La phrase clef

Un après midi, pendant un cours de SVT, La moitié de la classe me lance :

- Madame, ici, on nous explique et enfin on comprend.

Avant, on nous disait: " mais cherche un peu ! "

- mais on ne comprenait rien du tout. Ici, c'est bien !

Les enseignants spécialisés carburent nécessairement à autre chose qu'à la transmission réussie ...(mais plutôt) à

la satisfaction éprouvée à "réparer" ...ce qui est toujours, on le sait, une façon de réparer quelque chose en soi. Le métier implique d'ailleurs, dans son intimité, une articulation suffisamment maîtrisée entre réparation de soi et réparation de l'autre...(Daniel Calin) 

Quatre lignes pour comprendre le desespoir de ces élèves qui ne comprenaient rien, pas parce qu'ils ne faisaient pas d'efforts,

mais parce qu'ils n'avaient clairement pas les capacités pour !